Chère lectrice, cher lecteur,
A chaque saison sa poésie. Celle de l’automne n’est pas étrangère à ses jolies feuilles mortes, sur lesquelles on a écrit bien des chansons !
Mais, je le reconnais, tout le monde n’est pas sensible à cette saison où les jours se raccourcissent et les journées refroidissent.
Alors, comment font ceux qui aiment l’automne ?
Avec la nourriture, pardi ! Les aliments de l’automne sont un vrai plaisir du palais.
D’un côté, ils vous donneront naturellement tous les nutriments dont vous avez besoin pour braver la saison qui se refroidit.
De l’autre, ils vous réchaufferont le cœur ! Ce qui n’est pas inutile en cette période houleuse.
Des légumes pour bien y voir
Les légumes de l’automne sont roboratifs, et ils vous régénèrent en profondeur.
Ils sont généralement chargés en vitamine A, une vitamine indispensable à la vue, que notre corps fabrique lui-même grâce au bêta-carotène, une petite molécule aussi intéressante que précieuse.
Or le bêta-carotène, on le retrouve dans les légumes rouges et orangés (carotte, courge, potiron), qui sont spécialement des légumes d’automne !
D’autre part, la vitamine A est essentielle à la santé de notre peau et de nos os !
Ce qui n’est pas non plus à négliger dans une période où nous avons besoin d’être protégés du froid par notre peau.
Et puis, comme nous prenons un peu plus de poids pendant les saisons froides, il est encore plus important d’avoir des os en bonne santé !
D’autant que protéger vos os, c’est aussi vous protéger des chutes ! C’est important dans tous les cas, mais surtout si vous avez passé 60 ans.
Une ribambelle de nutriments
Commençons par les aliments riches en bêta-carotène et en vitamine A, qui sont majoritairement roux ou rouges :
- La betterave, pleine à craquer de vitamine A, c’est aussi un antioxydant de premier ordre (antiâge et anticancer). La bétanine qu’elle contient est sujette à bien des recherches médicales, notamment pour sa capacité à prévenir la terrible dégénérescence maculaire.
- La courge, elle aussi antioxydante ; elle regorge de bêta-carotène
- La citrouille, qui en plus d’avoir les qualités des précédentes, est également riche en magnésium, en phosphore et en vitamine C.
- Le potiron, très riche en phosphore et en potassium. Or le potassium est indispensable à l’équilibre acido-basique de notre corps, ainsi qu’au bon fonctionnement des reins et des muscles.
- La carotte, bien évidemment, l’aliment le plus riche en bêta-carotène (il en tire son nom). Rappelons qu’il suffit de manger 60g de carottes crues par jour pour obtenir tous les apports dont vous avez besoin en vitamine A – et donc garder des yeux, des reins et des os en bonne santé.
Des aliments pleins de feu : les choux
Le sulforaphane. Derrière ce mot bien compliqué, se cache un antioxydant d’exception, présent dans la quasi-totalité des choux :
— Chou — Chou-fleur — Chou-rave — Chou de Bruxelles — Chou cavalier, chou frisé, chou chinois — Tous les brocolis (chinois et rave) — Mais aussi dans la moutarde, la roquette et le cresson — Ainsi que dans les racines qui sont également des produits de l’automne : navets, radis, panais, rutabagas, topinambour !
En tant qu’antioxydant, le sulforaphane nettoie en profondeur vos cellules.
Ceci a pour effet de limiter les anomalies de reproduction, et leur usure.
En d’autres termes, il empêche autant que possible l’apparition des cancers et le phénomène du vieillissement, qui commencent tous deux au niveau cellulaire.
Mais ce n’est pas tout, car le sulforaphane est un antioxydant d’exception !
En effet, il continue d’agir même après avoir éliminé les radicaux libres, la rouille de vos cellules !
Sulforaphane : ce cadeau de la nature
Comment le sulforaphane peut-il continuer à agir après avoir rempli sa mission ?
Tout simplement, il encourage la production d’enzymes particuliers1 .
Ceux-ci, même après la disparition du sulforaphane, continueront à nettoyer vos cellules des corps étrangers qui viennent les polluer régulièrement.
Ces corps étrangers, les xénobiotiques, peuvent aussi bien être les éléments chimiques que vous avalez malgré vous dans l’air, l’eau ou la nourriture, ou encore les résidus des médicaments que vous prenez.
Aujourd’hui, bien des études scientifiques sont menées sur les qualités anticancer et détoxifiantes du sulforaphane.
Une étude de 2012 soulignait ses qualités pour l’évacuation des polluants atmosphériques2, et donc ses effets bénéfiques et anticancer, notamment sur les poumons. Elle n’a pas été démentie depuis.
D’autres études ont d’ailleurs prouvé que son effet anti-xénobiotique permettait aux cellules des parois des artères et des vaisseaux de ne pas subir l’inflammation due aux redoutables particules fines émises par les moteurs diésel.
C’est très prometteur, surtout lorsqu’on sait que ces particules fines sont ce qu’il y a de plus dangereux pour votre organisme dans le smog contemporain !
Mais encore faut-il savoir faire cuire le chou pour obtenir ces petites protections qui peuvent nettement améliorer votre santé – surtout si vous vivez en ville !
La cuisson santé avant tout !
Il est essentiel de savoir bien cuire le chou ou ses variétés pour qu’il puisse vous donner tous les effets dont vous avez besoin. Il en va de même pour la plupart des légumes.
Je ne recommanderai jamais assez la cuisson à la vapeur, à feu très doux. Il existe aujourd’hui bien des appareils qui vous permettent de conserver la totalité des nutriments durant la cuisson. J’y consacrerai un jour un comparatif complet.
L’essentiel est que l’aliment reste bien en-dessous des 100° (80° max), afin que ses qualités nutritionnelles ne s’évaporent pas avec l’eau qu’il contient.
Vous conserverez tout le goût de votre nourriture, et ne subirez pas les effets cancérigènes de la réaction de Maillard – cette carbonisation sucrée si appréciée, mais aussi si dangereuse sur le long-terme.
Le sulforaphane de son côté est particulièrement délicat. Il est issu d’une enzyme, la myrosinase, qui se libère lorsque la chair du chou est entamée.
Hélas, il suffit d’une faible température de cuisson pour que la myrosinase soit détruite ! Ainsi, lorsque le chou est cuit, même un petit peu, le sulforaphane ne peut plus se libérer !
La solution consiste à couper les choux (ou leur variantes), quarante minutes avant la cuisson (afin que les myrosinases fassent effet), ou encore à rajouter, selon le médecin Michael Greger, quelques graines de moutarde broyées après cuisson.
N’hésitez donc pas à manger du chou !
La choucroute elle aussi est tout à fait recommandée, puisqu’en fermentant, le chou se charge en vitamine C !
Or, nous ne le répéterons jamais assez, la vitamine C est un nutriment absolument indispensable au corps humain, pour la forme, l’immunité, l’humeur et la santé des artères…
J’attends avec impatience que vous me donniez vos meilleures recettes !
Portez-vous bien,
Marc Turenne
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