Nos artères sont naturellement enclines à se boucher.
Elles accumulent les mauvaises graisses (triglycérides et mauvais cholestérol) sous leur couche intérieure, l’endothélium, ce qui obture peu à peu le passage du sang.
Le problème, c’est que des globules blancs viennent manger ces mauvaises graisses.
Or, s’il y a trop de ces mauvaises graisses, les macrophages, ces globules blancs venus à notre rescousse, peuvent « mourir d’indigestion ».
Dans ce cas-là, ils vont encore augmenter cette couche qui s’accumule sous les parois de vos artères…
Or, en mourant, ces globules blancs libèrent des cytokines (les désormais célèbres marqueurs de l’inflammation), qui sont comme autant de signaux d’alarme.
Ce qui rameute encore plus de leurs congénères, lesquels meurent à leur tour d’indigestion : ils s’empilent dans ce dépotoir, au lieu de le vider.
Dès lors, ce n’est plus une couche qui s’accumule « sous le tapis » des parois des artères. Ce sont les artères qui deviennent un conduit tortueux où le sang se met à circuler beaucoup plus lentement.
Le cœur, pour compenser, doit battre de plus en plus fort. D’où l’hypertension. S’il est trop âgé, ou trop mis à l’épreuve, il fatigue…
Mais pire encore : pour éviter la rupture du vaisseau, le corps calcifie la poche de détritus, graisseux notamment, et l’enveloppe de fibres musculaires.
Or, si la poche se rompt, le sang se met à coaguler, formant un caillot sanguin. C’est alors que commencent les dégâts les plus graves.
Car là où va le caillot, il bouche complètement l’artère. Il prive de sang, et donc d’oxygène, les organes qui auraient dû être irrigués.
Si, sous la pression, l’artère éclate, on parle de rupture d’anévrisme, ce qui cause immédiatement une hémorrhagie. Dans ce cas-là, le patient est en danger de mort immédiate.
Mais rien que de boucher les artères, représente un danger mortel : dans le cerveau, avec les AVC ; dans les poumons, avec l’œdème pulmonaire ; dans les reins, avec l’artériolosclérose ; d’ischémie périphérique, si ce sont les membres inférieurs qui sont touchés, avec des risques de gangrène.
Le cœur, bien sûr, n’est pas épargné par ce risque, et si le caillot s’en vient bloquer l’apport sanguin du cœur, c’est l’infarctus – du verbe farcir – puisque le conduit sanguin est complètement bouché.
Or le cœur a un grand besoin d’oxygène pour fonctionner. Une demi-heure à peine après avoir été privé d’oxygène, ses tissus commencent à se nécroser.
D’où l’importance d’intervenir urgemment en cas de crise cardiaque.
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